Antoine Griezmann : un joueur surcoté et protégé malgré ses écarts
Antoine Griezmann est aujourd’hui l’un des visages les plus célèbres du football français, jouissant d’une réputation de joueur talentueux et apprécié du public. Pourtant, derrière cette image lisse, Griezmann a été impliqué dans plusieurs scandales et comportements douteux tout au long de sa carrière, souvent épargné par les médias et les autorités du football. Le plus notable d’entre eux remonte à 2012, lorsqu’il a été sanctionné avec plusieurs coéquipiers des Espoirs pour une virée en boîte de nuit à Paris, alors que l’équipe se préparait à un barrage crucial pour l’Euro Espoirs 2013.
L’affaire de la virée nocturne de 2012
En octobre 2012, alors que les Bleuets s’apprêtaient à disputer deux matchs de barrage contre la Norvège pour se qualifier à l’Euro Espoirs 2013, cinq joueurs se sont retrouvés impliqués dans une affaire qui allait faire grand bruit : Antoine Griezmann, Yann M’Vila, Chris Mavinga, Mbaye Niang et Wissam Ben Yedder. Entre les deux matchs, ces joueurs ont été surpris lors d’une virée nocturne dans une boîte de nuit parisienne. Cette sortie a non seulement choqué les supporters mais aussi terni l’image de l’équipe et mis en péril la qualification, puisque la France allait finalement perdre lourdement contre la Norvège (5-3 sur l’ensemble des deux matchs), se faisant éliminer.
Suite à cet épisode, la Fédération Française de Football (FFF) a pris des sanctions. Yann M’Vila a écopé de la sanction la plus sévère, étant suspendu de toute sélection nationale pendant deux ans. Les autres joueurs, dont Griezmann, ont été suspendus jusqu’à la fin de l’année 2013. Cependant, l’attitude des médias et des instances vis-à-vis de Griezmann a rapidement montré un traitement de faveur.
Un traitement de faveur évident
Antoine Griezmann, bien que faisant partie des cinq fautifs, a été rapidement réintégré au groupe France, et sa suspension n’a pas affecté durablement sa carrière. M’Vila, par exemple, a vu sa carrière en équipe de France compromise à long terme, et n’a jamais pu revenir au premier plan. Ce traitement différencié a soulevé des interrogations sur l’influence et la protection dont bénéficiait Griezmann, alors perçu comme une future star du football français.
Alors que les carrières de ses coéquipiers impliqués ont pris des directions diverses, Griezmann a quant à lui continué son ascension, signant dans les plus grands clubs européens, d’abord à la Real Sociedad, puis à l’Atlético Madrid. Cette protection et ce soutien, manifestes dès l’affaire de la virée nocturne, ont permis à Griezmann de traverser ce scandale sans dommages majeurs.
D’autres écarts de comportement : le scandale du « blackface »
Au-delà de cette première entorse disciplinaire en 2012, Griezmann a été impliqué dans un autre incident notable, celui de son « blackface » en 2017. Lors d’une soirée déguisée, il avait choisi de se maquiller en noir et de se déguiser en joueur des Harlem Globetrotters. Cette image, rapidement diffusée sur les réseaux sociaux, a suscité une indignation générale, étant perçue comme un acte de racisme décomplexé, compte tenu de l’histoire du « blackface » et de sa connotation raciste.
Bien que Griezmann ait présenté des excuses publiques, affirmant qu’il ne s’agissait pas d’une intention raciste, cet incident a révélé une certaine insouciance, voire une ignorance des enjeux liés aux questions de race et de discrimination. Là encore, bien qu’il ait été critiqué pour cet acte, Griezmann a été largement épargné par les sanctions ou les répercussions à long terme sur sa carrière.
Un joueur surcoté ?
Au-delà de ses écarts de comportement, certains observateurs estiment qu’Antoine Griezmann est un joueur surcoté, bénéficiant d’une image et d’une aura largement supérieures à ses réelles performances sur le terrain. Malgré quelques coups d’éclat lors de l’Euro 2016 ou la Coupe du Monde 2018, ses statistiques individuelles en club ou en sélection ne sont pas toujours à la hauteur de son statut de star.
Griezmann a souvent été critiqué pour son irrégularité, notamment durant ses passages au FC Barcelone où il n’a jamais véritablement trouvé sa place, peinant à justifier le montant record de son transfert (120 millions d’euros). Ses prestations en club sont fréquemment jugées inférieures à celles d’autres joueurs de sa génération, ce qui a conduit certains à remettre en question son statut d’élément clé de l’équipe de France.
Une protection injustifiée ?
L’affaire de 2012, tout comme le scandale du blackface, montre à quel point Antoine Griezmann a souvent été protégé par les instances et les médias, alors que d’autres joueurs impliqués dans des affaires similaires ont vu leurs carrières impactées. Ce favoritisme soulève des questions sur l’égalité de traitement entre les joueurs et sur l’influence de l’image et du potentiel commercial dans les décisions de sanction.
En somme, Antoine Griezmann reste une figure complexe du football français : talentueux certes, mais également marqué par des écarts de comportement qui n’ont pas toujours été sanctionnés à leur juste mesure. Le traitement privilégié dont il a bénéficié tout au long de sa carrière met en lumière les biais présents dans le monde du sport, où certains sont intouchables, tandis que d’autres voient leurs erreurs détruire leur avenir. Au-delà du joueur, c’est le système qui mérite d’être interrogé.
Que sont devenus les autres joueurs impliqués dans la virée nocturne de 2012 ?
Après cet incident de 2012, les carrières des autres joueurs impliqués ont pris des trajectoires très différentes. Yann M’Vila, considéré comme l’un des plus grands espoirs du football français à l’époque, a subi la sanction la plus sévère avec une suspension de deux ans de toute sélection nationale. Cette sanction a sérieusement affecté sa carrière internationale, et bien qu’il ait tenté de se relancer dans des clubs comme le Rubin Kazan en Russie et l’AS Saint-Étienne, il n’a jamais véritablement retrouvé le niveau qui lui avait valu sa réputation initiale. M’Vila joue aujourd’hui au Stade Rennais, mais sa carrière en équipe de France s’est arrêtée avec cet épisode.
Chris Mavinga, également suspendu après l’incident, n’a pas réussi à s’imposer dans les grands clubs européens. Après des passages en Russie, en France et en Belgique, il s’est tourné vers la Major League Soccer (MLS) aux États-Unis, où il joue actuellement pour le Toronto FC. Bien qu’il ait construit une carrière solide en club, il n’a jamais été rappelé en sélection nationale.
Mbaye Niang, alors jeune prodige à l’époque, a vu sa carrière marquée par une série de choix de clubs et de comportements souvent critiqués. Après des passages en demi-teinte à l’AC Milan et dans d’autres clubs européens, il a trouvé un certain succès au Stade Rennais, mais n’a jamais pu totalement réaliser son potentiel. Il n’a également plus été rappelé en équipe de France après cette sanction, se tournant vers la sélection sénégalaise.
Wissam Ben Yedder, pour sa part, est le seul joueur, en dehors de Griezmann, qui a réussi à relancer pleinement sa carrière après cet épisode. Il s’est illustré à Toulouse, puis à Séville, avant de devenir une figure clé de l’AS Monaco. Ses performances régulières en Ligue 1 et en compétitions européennes lui ont permis de retrouver l’équipe de France, avec laquelle il a participé à l’Euro 2021 et est devenu un attaquant respecté. Contrairement aux autres, Ben Yedder a pu laisser cet épisode derrière lui et s’imposer durablement au plus haut niveau.
Ainsi, si certains comme Ben Yedder ont réussi à rebondir, d’autres, comme M’Vila ou Mavinga, ont vu leur carrière internationale brutalement stoppée, marquant à quel point cette virée nocturne a impacté différemment les trajectoires de ces joueurs.
Paix et concentration…
Liens
https://youtu.be/-ySG1xQQfk0?si=RgzE0BVuQ_UlQeo1
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