Citation :
Laurent Bouneau de Skyrock a dit en 1993 « le rap c’est une mode, dans 2 ans c’est mort »
Le Rap Français : De Mode Passagère à Phénoménologie Culturel Incontournable
« Il y a trente ans, le rap français n’était qu’un mouvement émergent, souvent relégué au rang de mode éphémère. À l’époque, nombreux étaient ceux qui prédisaient sa disparition prochaine. Même Laurent Bouneau, aujourd’hui l’un des piliers de Skyrock, déclarait en 1993 : « Le rap, c’est une mode, dans deux ans c’est mort. » Pourtant, cette musique, née dans les rues et portée par une jeunesse en quête d’expression, a déjoué tous les pronostics pour devenir une force culturelle dominante et transversale.«
Le Déclin Annoncé : Une Incompréhension Généralisée
Dans les années 1990, le rap français était souvent perçu comme marginal et contestataire, une simple adaptation locale du rap américain. Ses détracteurs, issus des médias traditionnels et des institutions culturelles, le voyaient comme un produit de consommation éphémère, incapable de s’installer durablement dans le paysage musical.
Des figures comme Destroy Man, visionnaire à contre-courant, ont pourtant cru en la pérennité de ce mouvement, malgré le mépris ambiant. À une époque où les radios généralistes et les chaînes de télévision ignoraient le rap, où les soirées ghettoisées étaient les seuls espaces d’expression pour cette musique, il fallait une conviction à toute épreuve pour imaginer l’avenir radieux du rap français.
30 Ans Plus Tard : Le Rap est Partout
Aujourd’hui, le rap est omniprésent. Il a transcendé les clivages sociaux, culturels et économiques :
- Dans les médias : On le retrouve aussi bien sur France Inter que sur France Culture, des plateformes autrefois réservées à des genres plus « élitistes ».
- Dans la publicité et le cinéma : Le rap accompagne les publicités de grandes marques et inspire des bandes originales de films à succès.
- Dans tous les milieux sociaux : Il résonne aussi bien dans les soirées populaires que dans les salons bourgeois. Les classes sociales les plus aisées se récupèrent à fredonner des morceaux nés dans les quartiers populaires.
- Dans l’éducation : Le rap entre à l’université, étudié comme un véritable objet culturel, porteur de significations sociales, politiques et linguistiques.
Un Réservoir de Talents et d’Histoires
Le rap n’a pas seulement survécu ; il a su se réinventer et s’adapter. De la contestation brute des premiers albums de IAM ou NTM à l’introspection mélodique de Nekfeu ou PNL, le genre a évolué tout en gardant sa puissance narrative. Il est devenu une plateforme pour raconter des histoires, dénoncer des injustices, ou simplement célébrer la vie.
Les Clowns d’Hier, les Spectateurs d’Aujourd’hui
Le succès actuel du rap français met en lumière l’ironie des prédictions d’il ya trente ans. Ceux qui annoncent sa fin imminente sont désormais témoins de son triomphe. La déclaration de Laurent Bouneau en 1993 résonne aujourd’hui comme un rappel des erreurs de jugement qui accompagnent souvent les mouvements naissants.
Une leçon de résilience
Le rap français est la preuve que les cultures marginalisées peuvent non seulement survivre, mais prospérer. Il a su imposer son esthétique, ses codes et ses valeurs dans un monde souvent hostile. En 2024, il n’est plus simplement une musique ; il est une culture à part entière, riche de sa diversité et de son histoire.
Ce que certains voyaient comme une mode s’est transformée en un pilier de la culture contemporaine. Le rap français ne s’est pas contenté de survivre : il a conquis.
Concentration et paix. ✒️✨
Citation :
« ils ont compris le jazz 20 ans après, ils ont compris le rock 30 ans après… alors j’vais pas leur demander de comprendre le rap en peu de temps, mais de toutes façons ils ont pas le choix, ils s’y mettront, c’est pas eux qui décident »
Destroy Man (1992)
Liens
https://youtu.be/lik5pXbTM3k?si=xFcrJucqLyMxBJFN
