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Artifacts : pionniers du hip-hop underground new-yorkais et gardiens des quatre éléments
Né à Newark, New Jersey, le groupe Artifacts – composé des MCs El Da Sensei, Tame One et du DJ Kaos – occupe une place unique dans l’histoire du rap des années 90. Véritables enfants de la culture hip-hop, ils ont toujours revendiqué leur attachement aux quatre éléments fondateurs – le rap, le DJing, le breakdance et surtout le graffiti, discipline qu’ils pratiquaient eux-mêmes. Leur single le plus emblématique, “Wrong Side of Da Tracks”, est un hommage vibrant à l’art du graffiti et reste aujourd’hui un classique incontournable du rap underground.
Leur premier album, Between a Rock and a Hard Place, sorti le 27 octobre 1994, a immédiatement conquis le public underground. Entièrement ancré dans la tradition boom bap, il célèbre l’esprit b-boy et la culture graffiti. La production est assurée par des figures majeures : Buckwild (membre du légendaire collectif DITC) et T-Ray (associé aux Soul Assassins), qui livrent une bande-son brute et authentique, parfaitement en phase avec l’esthétique hip-hop de l’époque.
Leur second projet, That’s Them, paru le 15 avril 1997, poursuit dans la même veine en développant les mêmes thématiques. S’il conserve l’énergie et l’authenticité du premier, il n’obtient pas le même impact critique et commercial. Peu de temps après, le duo se sépare, marquant la fin d’une courte mais marquante aventure collective.
Les deux MCs poursuivent ensuite des carrières solo prolifiques. Tame One rejoint en 2003 le collectif underground The Weathermen (Cage Kennylz, Camu Tao, Aesop Rock, El-P) et collabore avec Cage sur l’album Waterworld sous le nom Leak Bros. En 2009, il s’associe à Del the Funky Homosapien pour l’album Parallel Uni-Verses. De son côté, El Da Sensei multiplie les projets, notamment avec le groupe polonais The Returners en 2008 et le collectif The Immortals Project en 2009, tout en signant plusieurs albums solos acclamés.
En août 2009, à l’occasion du Rock Steady Crew Anniversary Weekend à Newark, les Artifacts créent la surprise en se réunissant brièvement lors d’un concert d’El Da Sensei. Si, selon Tame One, les différends entre les deux MCs n’étaient pas complètement réglés, l’appel du célèbre riff de cor d’introduction de “Wrong Side of Da Tracks” a suffi à les faire remonter ensemble sur scène pour un moment d’histoire. Cette performance improvisée n’a pas abouti à une reformation officielle, mais elle a ravivé la légende d’un groupe qui reste, trois décennies plus tard, un symbole de la Golden Era du hip-hop.
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