Firebarzzz Présente🔥: Ghostface & Raekwon, « Criminology » – Only built 4 Cuban linx – 1995 – hiphop EastCoast

Criminology Raekwon Ghostface Killah Wu-Tang Clan


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En 1995, Raekwon livre au monde son premier album solo Only Built 4 Cuban Linx…, un chef-d’œuvre du rap new-yorkais qui redéfinit l’esthétique mafioso et élève le Wu-Tang Clan au rang de légende. Parmi les titres qui en marquent l’ADN, « Criminology », deuxième single officiel, occupe une place particulière, tant par sa puissance sonore que par son imagerie cinématographique.

Le morceau s’ouvre sur un extrait du film culte Scarface : Alex Sosa, hors de lui, insulte Tony Montana en le traitant de « putain de petit singe » après l’échec d’un attentat contre un activiste. Ce clin d’œil à l’univers du crime organisé donne immédiatement le ton d’une chanson où Raekwon et Ghostface Killah, présent sur douze titres de l’album, déploient une atmosphère sombre et menaçante.

Sans aucun refrain pour adoucir le propos, Ghostface lâche un premier couplet incandescent, suivi par un second signé Raekwon, sur un beat rugueux qui frappe comme un uppercut. En face B du single, on retrouve « Glaciers of Ice », tandis que « Criminology » s’offre une belle percée commerciale en atteignant la 43e place du Billboard Hot 100, un exploit remarquable pour un titre aussi brut et sans concession.

L’histoire de ce classique s’écrit presque comme une légende : Ghostface, alors à San Francisco, rédige son couplet et demande à RZA de lui concocter un beat qui sonne comme un breakbeat old school. RZA se plonge alors dans ses vieilles cassettes de DJ et compose ce qui deviendra l’un de ses instrumentaux les plus redoutables, au point que DJ Muggs de Cypress Hill, impressionné, lui confiera plus tard : « Yo, il a cartonné. Il a tout déchiré. »

Au même moment, Raekwon, entrant par hasard dans le sous-sol du studio de RZA, tombe sur ce beat qui résonne à plein volume et en tombe immédiatement amoureux. Dans la tradition du Wu-Tang, où le principe du « premier arrivé, premier servi » fait loi, il s’approprie le morceau avant qu’un autre membre ne le réclame.

Ce hasard heureux façonne l’un des morceaux les plus emblématiques de l’album. Raekwon se souvient de l’énergie de l’époque : « Ghost et moi, on était des loups assoiffés de sang. Le beat était tellement puissant qu’on savait déjà que ce serait un morceau dont les mecs diraient : “Yo, les mecs de Staten Island ne jouent pas avec ce micro.” »

Pour le clip, il orchestre une véritable scène de cinéma mafieux : il exige des Benz, des bijoux et même une cascade dans le désert qui « tire à droite », puis demande à Ghostface d’incarner le gangster Vincent “Chin” Gigante… en robe de chambre ! Ghostface accepte aussitôt, donnant au clip un caractère aussi théâtral qu’iconique. « Ce disque a ouvert la porte. C’est lui qui a tout déclenché », confiera plus tard Raekwon, résumant l’impact de ce titre sur la carrière du duo.

Pour Ghostface, l’enregistrement se fait dans l’énergie brute de 1995, Ballantine Ale à la main, alors que le hip-hop est à son apogée. RZA, lui, voit dans « Criminology » le moment où Ghostface se révèle aux yeux de tous : « Il avait une rime qui allait changer les règles du jeu – c’est le couplet qui l’a fait connaître. »

L’héritage de ce morceau s’étend bien au-delà de l’album : des années plus tard, DJ Premier le sample pour le titre « Mathematics » de Mos Def, preuve que son empreinte continue d’influencer les architectes du rap. Entre breakbeat abrasif, imagerie de film noir et alchimie entre deux MCs au sommet de leur art, « Criminology » incarne la quintessence du Wu-Tang Clan : un rap de rue pur et sans filtre, dont la puissance traverse les décennies.

Ecrit par firebarzzz pour firebarzzz.com



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Author: Firebarzzz

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