Ernest Cole : Le Photographe qui a défié l’apartheid
19 Décembre 2024, Firebarzzz
1/ Un regard qui a changé l’histoire
Imaginez un jeune homme armé seulement d’un appareil photo, décidé à exposer au monde entier les horreurs d’un régime oppressif. C’est l’histoire d’Ernest Cole, l’un des premiers photojournalistes noirs sud-africains, un héros silencieux qui, en pleine époque de l’apartheid, a fait preuve d’un courage hors du commun. Mais qui était vraiment Ernest Cole, et pourquoi son travail résonne encore aujourd’hui ?
Qui était Ernest Cole ?
Né en 1940 à Eersterust, près de Pretoria, Ernest Cole grandit dans un monde divisé par la ségrégation. Très tôt, il a compris que la photographie pouvait être un moyen puissant de capturer la vérité. Avec une détermination sans faille, il a appris les bases de son art, d’abord en autodidacte, avant de travailler pour des journaux locaux.
Mais Cole ne voulait pas simplement prendre des photos : il voulait raconter l’histoire de ceux dont on voulait taire la voix. À une époque où les Noirs sud-africains étaient maintenus comme des citoyens de seconde zone, il a fait l’impensable : documenter leur quotidien.
« House of Servitude » : Un livre-choc
En 1967, Ernest Cole publie « House of Bondage« , un recueil de photos bouleversant qui montre au monde la brutalité de l’apartheid. Ce livre, interdit en Afrique du Sud, révèle des images poignantes de travailleurs exploités, de familles déchirées et de vies étouffées par les lois raciales.
Quelques clichés marquants :
- Mineurs au travail : Des hommes épuisés, réduits à des outils dans une machine économique impitoyable.
- Des familles séparées : Des mères et des enfants forcés de vivre loin des pères, partis travailler dans des mines ou des champs.
- La vie sous surveillance : Des policiers armés et des panneaux « Réservé aux Blancs » omniprésents.
Chaque photo était un acte de résistance, une preuve vivante de l’injustice.
Un parcours semé d’embûches
Pour réaliser ce projet, Ernest Cole a dû prendre des risques énormes :
- Changer son identité : Il a falsifié ses papiers pour être classé comme « coloré » (métis), ce qui lui permettait de circuler plus librement.
- Quitter son pays : Après la publication de son livre, Cole a été contraint à l’exil aux États-Unis, où il a vécu dans des conditions précaires.
Malheureusement, sa vie a pris une tournure tragique. Malgré son immense talent, il est mort dans l’oubli en 1990, peu avant la fin de l’apartheid.
Une redécouverte émouvante
En 2017, un trésor a été retrouvé : plus de 60 000 photos de Cole oubliées dans un coffre en Suède. Cette découverte a ravi l’intérêt pour son œuvre et permet de mieux comprendre son incroyable contribution.
Raoul Peck lui rend hommage
Le réalisateur Raoul Peck, connu pour son engagement social ( I Am Not Your Negro ), a rencontré Ernest Cole à l’honneur dans son nouveau documentaire « Ernest Cole, photographe » , en salles le 25 décembre. Ce film plonge dans la vie et l’œuvre de Cole, revisitant ses photos et ses écrits pour nous rappeler l’importance de ne jamais détourner les yeux face à l’injustice.
Pourquoi Ernest Cole est-il un héros ?
- Un pionnier du photojournalisme engagé : Il a prouvé que l’art peut être une arme contre l’oppression.
- Un témoin de son époque : Ses images immortalisent une histoire que certaines auraient voulu effacer.
- Une source d’inspiration : Son courage et sa résilience continuent de motiver les artistes et militants du monde entier.
La prochaine fois que vous verrez une photo qui vous touche, pensez à Ernest Cole, cet homme qui a risqué sa vie pour montrer ce que beaucoup préféraient cacher.📸📷
2/ Documentaire🎬
« Ernest Cole, photographe «
« Ernest Cole, photographe » est un documentaire réalisé par Raoul Peck, explorant la vie et l’œuvre d’Ernest Cole, un photographe sud-africain qui a courageusement documenté les horreurs de l’apartheid. Son livre « House of Servitude », publié en 1967, a révélé au monde entier la brutalité du régime sud-africain, la contrainte à l’exil aux États-Unis, où il a vécu dans des conditions précaires jusqu’à sa mort en 1990.
Le film de Raoul Peck, narré par LaKeith Stanfield dans la version originale, utilise les propres écrits de Cole pour retracer son parcours artistique et personnel. En 2017, plus de 60 000 photos négatives ont été découvertes dans un coffre bancaire en Suède, offrant un nouvel éclairage sur son travail et son héritage.
Présenté en avant-première au Festival de Cannes 2024, le documentaire a été salué pour sa profondeur et sa pertinence, remportant le prix L’Œil d’or du meilleur documentaire.Wikipédia
La sortie en salles en France est prévue pour le 25 décembre 2024. Étant à Toulouse, vous pourrez consulter les programmes des cinémas locaux pour connaître les horaires des projections.
Pour vous donner un aperçu du film, voici la bande-annonce officielle :
« Ernest Cole, photographe » , réalisé par Raoul Peck, est un documentaire dédié à l’œuvre et à la vie d’Ernest Cole, l’un des premiers photojournalistes noirs sud-africains. Ce film, qui sort en salles le 25 décembre, met en lumière l’impact culturel et politique de Cole, un homme qui a risqué sa vie pour documenter les injustices du régime de l’apartheid en Afrique du Sud.
À propos d’Ernest Cole :
- Né en 1940, Cole a grandi sous le régime de l’apartheid, un système de ségrégation raciale institutionnalisée.
- Son livre « House of Bondage » (1967) est une œuvre majeure, regroupant des images poignantes des réalités de l’apartheid : travail forcé, séparation des familles, et vie sous oppression.
- En publiant ce livre à l’étranger, Cole a dévoilé au monde entier les atrocités commises en Afrique du Sud, mais il a également dû s’exiler pour échapper aux représailles.
Le documentaire :
Raoul Peck, connu pour ses films engagés comme I Am Not Your Negro , donne une nouvelle vie à l’héritage d’Ernest Cole. Ce documentaire revisite son œuvre grâce à des archives récemment redécouvertes (plus de 60 000 restaurées retrouvées en Suède en 2017). Peck explore non seulement le rôle de Cole comme artiste, mais aussi comme témoin et militant contre l’oppression.
Pourquoi ce film est important :
- Il célèbre le pouvoir de la photographie comme outil de résistance et de documentation historique.
- Il rappelle l’importance de la mémoire collective face aux luttes sociales et politiques.
- Par l’œil de Raoul Peck, il propose une réflexion universelle sur la justice, la vérité et la résilience.
Ce documentaire est à la fois une œuvre artistique exceptionnelle et un témoignage crucial pour comprendre l’impact du photojournalisme dans la lutte pour les droits humains.
Liens
https://youtu.be/opqi1MJV-kk?si=0n1j8YbfnlWwEwm3
https://youtu.be/EZXjEJKDhqQ?si=HB7efOdE7xYb3QHU
https://youtu.be/OwVWkVUjN_g?si=nNDqcAO6IoPZSqeJ
https://youtu.be/OwVWkVUjN_g?si=VJTXQo_12wNqnyDy
https://youtu.be/TO2PsTnqgUE?si=rxNJj6MB7Vl-HoJN