🎙️ARTIST: I.A.M. & Daddy Nuttea
📣TITLE: La 25 ème image
💿ALBUM: La Haine (B.O.)
📆RELEASED: (1995)
📍La Note Firebarzzz
La 25ème Image – IAM feat. Daddy Nuttea : Un Voyage Musical au Cœur de la Réalité Sociale
« La 25ème Image » est un titre emblématique du groupe de rap français IAM, en collaboration avec Daddy Nuttea, sorti le 1er janvier 1995. Cette chanson, figure sur la célèbre compilation de la bande originale du film La Haine, réalisé par Mathieu Kassovitz. Le film et sa bande sonore sont devenus des symboles de la représentation de la jeunesse urbaine française des années 90, et « La 25ème Image » en est un morceau clé, capturant la tension et les émotions qui imprègnent le film.
IAM, groupe de rap originaire de Marseille, est reconnu pour son engagement politique et ses paroles engagées. En 1995, le film La Haine devient un miroir de la société française, illustrant la colère et le malaise dans les banlieues. « La 25ème Image » s’inscrit parfaitement dans cet univers, avec un texte qui évoque la réalité des jeunes marginalisés, leurs frustrations, et leur quête de sens dans un monde souvent hostile.
Pour ce titre, IAM s’associe avec Daddy Nuttea, un chanteur de ragga français, apportant une touche unique à la chanson grâce à son style vocal puissant et distinctif. Les paroles de « La 25ème Image » sont coécrites par Nuttea, Akhenaton et Shurik’n, deux membres phares d’IAM, qui apportent leur plume aiguisée pour dépeindre les réalités sociales de l’époque.
La production de la chanson est assurée par un trio de producteurs talentueux : Nick Sansano, Imhotep, et DJ Kheops. Nick Sansano, un producteur américain réputé pour ses collaborations avec des artistes comme Sonic Youth et Public Enemy, apporte une touche internationale à la production. Imhotep, membre d’IAM, et DJ Kheops, DJ attitré du groupe, enrichissent la chanson de leurs influences variées, allant du hip-hop au funk, en passant par des sonorités orientales qui caractérisent souvent le style d’IAM.
L’enregistrement de « La 25ème Image » se déroule dans des conditions techniques de haute qualité, assurées par l’ingénieur du son Dan Wood, accompagné de Tim Conklin en tant qu’assistant ingénieur. Le mastering, une étape cruciale pour la qualité sonore finale du morceau, est réalisé aux Sterling Sound Studios, un des studios de mastering les plus prestigieux au monde, par l’ingénieur Tom Coyne. Ce dernier, connu pour son travail sur des albums majeurs de la musique contemporaine, garantit un rendu sonore exceptionnel qui magnifie l’impact de la chanson.
« La 25ème Image » est non seulement un morceau clé de la bande originale de La Haine, mais elle continue d’influencer les artistes à travers les décennies. Elle a notamment été samplée par le groupe Soul Swing dans la chanson « Je peux rien faire », illustrant ainsi l’héritage durable de ce titre dans la culture hip-hop française.
Cette chanson incarne la puissance de la musique comme vecteur de message social, et son association avec un film aussi iconique que La Haine renforce son statut de classique du rap français. Elle reste une illustration poignante des réalités sociales et politiques de la France des années 90, résonnant encore aujourd’hui dans un contexte mondial où les questions d’inégalités et de violences urbaines sont toujours d’actualité.
« La 25ème Image » est un témoignage musical et social, né d’une collaboration entre des artistes de talent. Grâce à une production soignée, des paroles poignantes et un contexte de création fort, ce morceau s’est inscrit dans l’histoire du rap français, tout en continuant d’inspirer les nouvelles générations.
Nuttea – La 25eme image (a capella au Gros Journal)
📍Lyrics
[Refrain : Daddy Nuttea] (x2)
C’est la 25ème image
Et elle s’inspire de vos carnages
C’est la 25ème image
Choisis bien ton personnage
[Couplet 1 : Shurik’N]
Les yeux rivés sur la télé, rien ne m’échappait
J’étais fasciné par les truands et la vie qu’ils menaient
Ils faisaient le mal, mais étaient toujours bien sapés
Pleins de femmes et tous ce qu’ils voulaient
Être méchant m’était facile, j’ai donc décidé
D’avoir le premier rôle dans le scénario dont je rêvais
J’étais trop jeune pour comprendre où j’allais
Agir sans réfléchir, c’est exactement ce que je cherchais
Je sentais la puissance affluer en moi au fur et à mesure
Que je serrais le 45 entre mes doigts
Combien de fois l’ai-je sorti
De la plus grosse à la plus petite embrouille
Je faisais parler mes douilles
Seulement je n’étais pas le seul noir à avoir pris une illusion pour une suggestion
Il fut plus rapide putain, c’était pas dans mon film
Il a coupé le fil, je tombe dans le vide
Il n’y a qu’un pas de la fiction à la réalité
J’en ai fait deux et je suis en train de crever
Je m’envole mais mon corps reste au sol aveuglé par une image
J’ai choisi le mauvais rôle
[Refrain : Daddy Nuttea] (x2)
C’est la 25ème image
Et elle s’inspire de vos carnages
C’est la 25ème image
Choisis bien ton personnage](2540335)
[Couplet 2 : Daddy Nuttea]
Ho yo ! Alerte à la télévision
Ho yo ! La réalité dépasse la fiction
Ho yo ! Tachons d’éviter toute confusion
Tu marches dans ma rue c’est mieux qu’un film d´action
Ho yo ! Alerte à la télévision
Ho yo ! La réalité dépasse la fiction
Ho yo ! Tâchons d’éviter toute confusion
Tu marches dans ma rue c’est mieux qu’un film d’action
Écoute l’histoire du jeune qu’on appelle Andy
Situation classique il habite Marseille ou Vitry
Tout le monde dit qu’il a quelque chose en lui
Qui vous dit je suis taré alors me faites pas d’ennui
Tout ça est bien banal mais sous l’effet de certains produits
Il visionne « Scarface » et puis il s’identifie
C’est la panique dans la téci Al Pacino a sorti son fusil
Si t’as vu la fin du film tu sais comment ça finit
La vie est bien plus forte qu’un film de Fellini
Ho yo ! Alerte à la télévision
Ho yo ! La réalité dépasse la fiction
Ho yo ! Tachons d’éviter toute confusion
Tu marches dans ma rue c’est mieux qu’un film d’action
[Couplet 3 : Akhenaton]
Quand un enfant s’assied devant sa télé
C’est un épais écran de fumée
Qui se développe dans sa tête loin de la vision
Réelle qu’un humain se fait du quotidien
Mais est-ce la faute du spectateur naïf
S’il devient comme une victime de malins sectateurs ?
La feuille vierge infantile se tâche de noir
Absorbe la violence à l’instar d’un buvard
Flingues, viol et pulsion pour la création
D’un vrai cauchemar en deux dimensions
Hollywood en état de choc est paniquée
Braquée par des caractères qu’elle a créés
Parce que le bon héros n’a rien à voir
Avec le stéréotype du quartier donc il est rejeté
Mais le mauvais bénéficie d´un respect
Facile à désirer quand on vit dans la pauvreté
Angoisse ténébreuse que désormais je vois
Face à la peur de l’anonymat
24 images de scènes violentes, la 25ème sera réelle
[Refrain : Daddy Nuttea](x3)
C’est la 25ème image
Et elle s’inspire de vos carnages
C’est la 25ème image
Choisis bien ton personnage
📍Analyses de « La 25 ème image »
Ce couplet de Shurik’n est une introspection poignante qui explore la psychologie d’un jeune homme pris dans l’illusion créée par les médias et le désir de puissance. L’artiste y décrit la descente aux enfers d’un individu qui, influencé par les représentations glamorées des criminels à la télévision, se perd dans une quête destructrice. Voici une analyse approfondie des thèmes et de la psychologie sous-jacente du texte :
1. Fascination pour la criminalité :
Le protagoniste commence par décrire son fascination pour les truands, tels qu’ils sont représentés à la télévision. Ce phénomène, appelé « glamourisation de la criminalité », montre comment la télévision peut transformer des comportements répréhensibles en quelque chose de désirable. Les truands, bien habillés et entourés de femmes, incarnent un style de vie qui semble idéal aux yeux d’un jeune homme en quête d’identité et de validation. L’attrait pour cette image est double : il s’agit non seulement d’une quête de pouvoir, mais aussi d’une aspiration à une forme de respectabilité sociale détournée.
2. Le passage à l’acte :
Shurik’n illustre ensuite la transition de la fascination à l’action. Le protagoniste, « trop jeune pour comprendre où [il] allait », se lance dans la délinquance avec la volonté d’incarner ce rôle qu’il a idéalisé. Cette partie du texte met en lumière l’importance du processus d’identification chez les jeunes, qui cherchent à modeler leur comportement sur des figures qu’ils perçoivent comme puissantes. Ce passage révèle aussi une certaine immaturité et un manque de réflexion, illustrant comment la quête d’identité peut mener à des actions impulsives et destructrices.
3. Sentiment de puissance et aliénation :
Le protagoniste décrit un sentiment de puissance croissant lorsqu’il s’arme, reliant ainsi l’objet (le pistolet) à un état émotionnel intense. Cette association met en lumière la manière dont les armes peuvent devenir des symboles de pouvoir et de contrôle, particulièrement pour ceux qui se sentent impuissants dans leur vie quotidienne. Cependant, cette montée en puissance est paradoxalement une forme d’aliénation : en cherchant à imiter les figures criminelles, le protagoniste se déshumanise progressivement, devenant lui-même un personnage fictif dans un scénario qu’il a construit de toutes pièces.
4. Confrontation avec la réalité :
La confrontation brutale avec la réalité survient lorsque « Il a coupé le fil, je tombe dans le vide ». Ici, le protagoniste réalise que sa vie n’est pas un film et qu’il n’est pas invincible. La violence, dans le monde réel, a des conséquences irréversibles. Ce moment de chute symbolise la prise de conscience, souvent trop tardive, de la différence entre l’image fantasmée et la dure réalité. Le personnage, « aveuglé par une image », reconnaît son erreur de jugement.
5. Le regret et la prise de conscience :
La phrase « J’ai choisi le mauvais rôle » est la conclusion tragique de cette prise de conscience. Le protagoniste réalise qu’il s’est trompé en cherchant à incarner un personnage de fiction plutôt qu’à vivre sa propre vie de manière authentique. Ce constat final est un regret amer, mais aussi une critique du pouvoir de la fiction sur les esprits impressionnables.
6. Analyse psychologique :
D’un point de vue psychologique, ce texte met en évidence les dangers de l’identification aux figures criminelles médiatisées, surtout chez les jeunes en quête d’identité. La quête de reconnaissance et de pouvoir, exacerbée par l’exposition à des images déformées de la réalité, peut conduire à des comportements autodestructeurs. Le protagoniste est victime d’une « illusion de grandeur », qui l’amène à prendre des risques inconsidérés sans mesurer les conséquences réelles de ses actes.
Ce couplet de Shurik’n est une réflexion profonde sur l’influence des médias et la construction de l’identité chez les jeunes. Il met en garde contre la tentation de confondre fiction et réalité, et souligne l’importance de choisir consciemment ses modèles et ses actions. La chute finale du protagoniste, tant physique que psychologique, est un rappel des dangers de vivre dans l’ombre de fantasmes plutôt que d’affronter les défis réels de la vie.
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Daddy Nuttea dans cette chanson critique de l’influence que la culture populaire, notamment les films et la télévision, peut avoir sur les jeunes, en particulier ceux vivant dans des quartiers difficiles. Voici une analyse des principales idées :
- Réalisme et Fiction : Dès le début, le refrain « Tu marches dans ma rue c’est mieux qu’un film d’action » suggère que la réalité quotidienne dans certains quartiers est plus intense et dramatique qu’un film d’action. L’idée est renforcée par « La réalité dépasse la fiction » qui souligne à quel point les événements réels peuvent être plus brutaux ou surprenants que ce que l’on voit à la télévision.
- Identification à des modèles fictifs : L’exemple d’Andy, un jeune vivant à Marseille ou Vitry, montre comment des jeunes
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Le couplet de la chanson d’Akhenaton aborde des thèmes psychologiques liés à l’influence des médias, particulièrement la télévision et le cinéma, sur les enfants et la société en général. Voici une analyse du texte :
- Influence des médias sur la perception de la réalité :
- Akhenaton décrit la télévision comme un « épais écran de fumée » qui obscurcit la perception de la réalité. Cela suggère que l’exposition répétée à des images médiatiques, souvent déformées ou hyperréalistes, altère la vision du monde d’un enfant. Psychologiquement, cela peut mener à une désensibilisation face à la violence, une distorsion des valeurs, et une perception faussée de la vie quotidienne.
- Vulnérabilité des enfants :
- L’enfant est décrit comme une « feuille vierge » qui se tâche de noir, symbolisant la pureté et l’innocence qui sont corrompues par l’exposition à des contenus violents. Cette métaphore illustre le concept de la tabula rasa, où l’esprit d’un enfant est malléable et fortement influencé par les expériences, particulièrement celles qu’il subit dans un environnement médiatique saturé de violence. Cela peut engendrer des comportements agressifs ou une acceptation de la violence comme norme.
- Le rôle des médias dans la création des stéréotypes :
- Le couplet critique Hollywood pour avoir créé des « caractères » violents et stéréotypés qui sont rejetés dans la réalité mais vénérés dans les communautés marginalisées. Akhenaton met en lumière le contraste entre les héros idéalisés et les anti-héros, et comment ces derniers peuvent devenir des modèles pour ceux qui vivent dans la pauvreté. Psychologiquement, cela reflète l’attrait pour les figures de pouvoir, même si ce pouvoir est destructeur, particulièrement dans des contextes de manque de reconnaissance sociale.
- Conséquences sociales et psychologiques :
- La « 25ème image », qui serait réelle, fait référence à l’idée que l’exposition constante à la violence médiatisée finit par se traduire dans la vie réelle. Cela peut être interprété comme une prophétie auto-réalisatrice où la frontière entre la fiction et la réalité s’efface, incitant les individus à reproduire des comportements violents qu’ils ont vus à l’écran. Cela rejoint des théories psychologiques comme celle de l’apprentissage social, où les comportements observés (surtout s’ils sont répétés) sont internalisés et reproduits.
- Peur de l’anonymat et quête de reconnaissance :
- L' »angoisse ténébreuse » et la « peur de l’anonymat » soulignent un aspect psychologique fondamental : le besoin de reconnaissance. Dans des contextes où les perspectives de succès sont limitées, le respect et la reconnaissance peuvent être recherchés par des moyens négatifs, notamment à travers l’adoption de comportements violents ou criminels, influencés par les modèles médiatiques.
Le texte d’Akhenaton met en avant les dangers psychologiques de l’exposition à des contenus violents et stéréotypés pour les jeunes esprits, et critique la responsabilité des médias dans la construction de perceptions déformées de la réalité. Il souligne aussi les conséquences néfastes de cette influence sur le comportement et la structure sociale, notamment dans les communautés les plus vulnérables.
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