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https://youtube.com/watch?v=GlvdcZSlhEU&si=-zmRKxgLelbK-bNj
🎙️ARTIST: king Tee
📣TITLE: Played Like A Piano
💿ALBUM: At Your Own Risk
📆RELEASED: (1990)
Played Like A Piano : autopsie précoce d’une industrie qui apprend à jouer des artistes.
Sorti le 24 septembre 1990, sur l’album At Your Own Risk, « Played Like A Piano » n’est pas un simple titre de plus dans le catalogue de Capitol Records. C’est un document lucide, presque administratif, sur la manière dont l’industrie musicale commence à comprendre le rap : non comme culture, mais comme mécanisme exploitable.
Le morceau réunit King Tee, MC Breeze et Ice Cube, tous crédités à l’écriture, sous la production et le mixage de DJ Pooh, enregistré aux Milagro Sound Recorders (Glendale, Californie). Derrière la technique — ingénierie assurée par Bob Morse — se cache une vérité politique : tout est déjà structuré, contractualisé, encadré.
Le sample de “Knucklehead” de Grover Washington Jr. n’est pas anodin. Il relie le rap naissant à une tradition musicale noire déjà absorbée par les circuits commerciaux. Le jazz avait été digéré, classifié, rentabilisé. Le rap allait suivre la même trajectoire.
La métaphore centrale du morceau — être joué comme un piano — dépasse largement l’egotrip. Elle désigne un système où l’artiste devient instrument, manipulé par des mains invisibles : labels, éditeurs, distributeurs. La liste des publishers (Dope Deal Music, Gangsta Boogie Music, Brittolesse Music, Colgems-EMI Music, Warner Music Group) révèle déjà la fragmentation des droits, la dilution du contrôle créatif, l’empilement des intermédiaires.
Nous sommes en 1990. Le rap est encore présenté comme dangereux, mais il commence à rapporter. Capitol Records détient à la fois le copyright et le phonographic copyright : le son, le support, la diffusion. L’artiste parle de la rue, mais la rue est déjà sous licence.
https://youtube.com/channel/UCqDxo6T9u21ubZ2KXcywlPA?si=s4u49jtazXtcpach
Ice Cube, tout juste sorti de N.W.A, incarne cette transition brutale : de la contestation frontale à la conscience aiguë d’être observé, formaté, réutilisé. Le morceau ne dénonce pas encore explicitement l’industrie, mais il en perçoit déjà la logique : presser, répéter, rentabiliser.
Ce n’est pas un hasard si Played Like A Piano sera ensuite samplé et interpolé par toute une génération — de Dr. Dre à Eminem. Le morceau devient une matière première, réinjectée dans le système qu’il pressentait. La critique se transforme en fondation.
Avec le recul, Played Like A Piano agit comme une note interne jamais lue par les dirigeants : le rap avait compris avant tout le monde qu’il allait être exploité. Il l’a dit calmement, sans slogans, sans posture victimaire. Juste un constat froid, posé sur un beat minimal.
Ce titre n’est pas nostalgique. Il est structurel.
Il explique pourquoi, aujourd’hui, l’émotion, le trauma, le deuil et la rage sont devenus des actifs.
Pourquoi l’industrie ne joue plus de musique, mais des humains.
Et pourquoi certains morceaux, dès 1990, savaient déjà comment la partition allait se terminer.
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