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The What » – Une collaboration puissante entre The Notorious BIG et Method Man
La chanson « The What » de The Notorious BIG avec Method Man : Retour sur la collaboration historique
Sorti en 1994 sur le premier album révolutionnaire de The Notorious BIG, Ready To Die , « The What » est l’un des moments marquants du hip-hop de la côte Est. Le morceau réunit deux géants du monde du rap : Biggie Smalls, l’incarnation du charme urbain de Brooklyn, et Method Man, un membre éminent du Wu-Tang Clan. Malgré la rivalité apparente entre leurs camps, cette collaboration a marqué une intersection rare mais mémorable de talents.
Lorsque le morceau « The What » est diffusé à la radio, Method Man se souvient d’avoir eu la certitude que la chanson allait connaître un grand succès. « Je savais que Big avait quelque chose de fou sur cet album, et j’étais sûr que les gens allaient perdre la tête en entendant ce morceau », ajoute-t-il.
Connexions…
Dans une autre interview, Method Man évoque ses premières rencontres avec The Notorious BIG et les conditions de l’enregistrement. Lors d’une réunion à Atlantic City, Method Man rencontre Guru du groupe Gang Starr et découvre le premier single de Biggie, « Party & Bullshit » . Impressionné par ce morceau, Method Man ne tardera pas à rencontrer Biggie en personne, lors d’un concert au club The Muse. « Je l’ai vu avec ce t-shirt ‘Big’ qu’il portait dans la vidéo de ‘Juicy’ et il m’a dit : ‘Yo, je suis Big, je veux faire un morceau avec toi' » , raconte Méth.
Les deux artistes se sont rapidement entendus pour collaborer. Cependant, la communication à cette époque n’était pas aussi simple qu’aujourd’hui : « À cette époque, personne n’avait de téléphone portable, donc on n’a pas échangé de numéros » se souvient Method Man. C’est grâce à Tracy Waples, qui avait fait signer Method Man chez Def Jam, qu’il a pu se rendre en studio pour enregistrer avec Biggie.
The What…
Produite par Easy Mo Bee, « The What » a été créée de manière informelle et unique. Selon Easy Mo Bee, la chanson était terminée, mais le titre restait un mystère. Puff Daddy (Sean Combs) a suggéré de l’appeler autrement, ce à quoi Mo Bee a répondu « The What ». C’était un surnom qu’il avait donné au morceau, qu’il avait inscrit sur le disque pour faciliter son identification. Puff a immédiatement adopté la simplicité du titre, et c’est ainsi que « The What » est né.
Method Man…
À l’époque, Method Man était le seul autre rappeur du Wu-Tang Clan à apparaître sur Ready To Die , un fait notable étant donné la tension qui existait souvent entre Biggie et les membres du Wu-Tang. Dans une interview rétrospective avec XXL, Method Man a rappelé comment son apparition sur le morceau s’est produite. Il a expliqué qu’il y avait des tensions initiales entre Biggie et certains membres du Wu-Tang, mais qu’il n’a jamais laissé cela affecter son travail. Method Man a été payé la modeste somme de 2 500 $ pour son couplet, un chiffre qui mettait en évidence le côté moins glamour de l’industrie musicale de l’époque.
Dans une autre interview, Method Man a partagé ses souvenirs de la session studio. Il a expliqué comment Biggie avait écrit ses couplets sur papier, et avait même demandé à Meth d’incorporer des lignes spécifiques dans ses propres couplets. L’une de ces lignes était : « J’ai plus de Glocks et de TEC que toi / Je fais chauffer la carte, les négros ne se tiendront même pas à côté de toi », ce que Biggie avait suggéré à Meth d’inclure.
lyrics…
La chanson est une bataille lyrique entre les deux titans. Biggie ouvre avec un couplet cinglant, revendiquant sa domination dans le rap game avec des phrases comme : « Biggie Smalls est le plus malade, ton style est épuisé / Comme Arnold sur ce « De quoi tu parles, Willis ? » » Son couplet capture l’essence de son personnage plus grand que nature, mélangeant humour, crédibilité de la rue et bravade brute.
Method Man contre-attaque avec son flow caractéristique, apportant autant d’intensité que d’arrogance. Des lignes comme « Come to spread the butter lyrics over hominy grit / It’s the low killer death trap » solidifient son statut d’assassin lyrique. Ses vers sont un complément parfait à ceux de Biggie, pleins de jeux de mots et d’images agressives, culminant dans une performance chaotique et énergique.
Le refrain, chanté par les deux artistes, exprime une attitude provocante et rebelle : « Fuck the world, don’t ask me for shit / Everything you get you gotta work hard for it. » Ce ton sans complexe reflète le réalisme brut qui caractérisait Biggie et Method Man, symbolisant leur refus de se conformer aux attentes de l’industrie.
Rivalités du hip-hop…
Si la chanson est une célébration de leur talent collectif, elle met également en lumière la nature compétitive du monde du rap. Method Man a reconnu dans des interviews qu’à l’époque, ses collègues du Wu-Tang, Rae et Ghost, n’appréciaient pas particulièrement Biggie. La rivalité était moins personnelle et davantage liée à la compétition féroce pour la suprématie dans le hip-hop. Cependant, le respect de Meth pour Biggie est resté inébranlable, et il se souvient de leurs interactions avec affection, affirmant que Biggie l’accueillait toujours avec chaleur, même lorsque les autres gardaient leurs distances.
Method Man a toujours entretenu une relation respectueuse avec le rappeur de Brooklyn, malgré les tensions qui régnaient. « Raekwon et Ghost n’étaient pas vraiment chauds avec Big, mais moi et Big, on s’entendait bien. Je voyais bien que ça le dérangeait, mais il ne me l’a jamais montré », explique Meth. Plus tard, Raekwon dédiera même un morceau à Biggie, car cela n’était pas une question de rivalité personnelle, mais simplement de concurrence entre artistes à l’époque.
Avec le recul, Method Man pense qu’une collaboration entre Rae et Biggie aurait pu être un moment monumental dans le hip-hop. Il a plaisanté en disant que cela aurait pu être « Watch The Throne » avant que Jay-Z et Kanye West ne le fassent.
En Clair …
« The What » reste un morceau incontournable des discographies de Biggie et de Method Man. Pour Biggie, c’était une nouvelle confirmation de sa maîtrise de la narration et de sa dextérité lyrique, tandis que pour Method Man, c’était l’occasion de briller aux côtés de l’une des figures les plus emblématiques du hip-hop. Cette collaboration est depuis devenue un symbole du potentiel d’unité du hip-hop, même au milieu de rivalités sous-jacentes.
Quant à l’héritage de la chanson, il continue de résonner auprès des fans du monde entier. Son réalisme brut, ses paroles incisives et sa collaboration emblématique illustrent le pouvoir du hip-hop en tant que forme d’expression créative, où même des artistes concurrents peuvent se réunir pour produire quelque chose de vraiment exceptionnel.
« The What » est un parfait exemple de la façon dont la musique peut transcender les rivalités personnelles et professionnelles pour créer quelque chose d’emblématique. L’alchimie entre Biggie et Method Man, malgré leurs origines et leurs affiliations différentes, s’est avérée être une force imparable. Et même si le morceau a commencé avec un titre simple et un budget modeste, il s’est avéré être un exemple classique de la façon dont le hip-hop peut réunir le meilleur des deux mondes : la crédibilité de la rue et l’ingéniosité lyrique.
Rip B.I.G.🙏🎙️
Liens
https://youtu.be/HkwCtYVv3QQ?si=BQgECReOqvEo56uh
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