La Prohibition du Cannabis aux États-Unis : Racisme, Manipulation Politique et Contre-Culture
« La prohibition du cannabis aux États-Unis est l’un des épisodes les plus controversés de l’histoire américaine, marquée par une combinaison toxique de racisme, de manipulation politique et d’hypocrisie. Depuis les années 1930, la guerre contre la drogue a été alimentée par des politiciens véreux et malhonnêtes, utilisant la peur et les préjugés pour diviser et contrôler la population. Cette stratégie a eu des conséquences dévastatrices, en particulier pour les communautés noires et les mouvements contre-culturels des années 1960 et 1970. Cet article explore cette sombre histoire et met en lumière les tactiques sournoises employées par les élites politiques pour renforcer leur pouvoir tout en réprimant les voix dissidentes.«
La Prohibition du Cannabis aux États-Unis : Racisme, Manipulation Politique et Contre-Culture
La Prohibition du Cannabis : Racisme et Manipulation Politique
La prohibition du cannabis a commencé à prendre forme dans les années 1930, sous la direction de Harry Anslinger, commissaire du Federal Bureau of Narcotics. Anslinger a joué un rôle central dans la diabolisation de la marijuana, utilisant des campagnes de peur qui associaient la drogue à la criminalité et à la violence, en particulier parmi les communautés noires et hispaniques. Cette stratégie était imprégnée de racisme, visant à exploiter les préjugés de l’époque pour justifier la répression sévère de ces groupes.
L’une des tactiques les plus efficaces de la campagne anti-cannabis était de lier la drogue à la contre-culture émergente des années 1960. Cette période a vu l’essor du mouvement des droits civiques, des manifestations contre la guerre du Vietnam, et l’émergence de la culture hippie, qui prônait la paix, l’amour, et l’expérimentation avec des drogues comme la marijuana. Ces mouvements représentaient une menace pour l’ordre établi, et les politiciens conservateurs ont cherché à les réprimer en utilisant la guerre contre la drogue comme arme.
La Prohibition du Cannabis aux États-Unis : Racisme, Manipulation Politique et Contre-Culture
La Stratégie Sournoise de Nixon : Manipuler l’Opinion Publique
L’administration de Richard Nixon a intensifié cette guerre contre la drogue avec une brutalité et une hypocrisie sans précédent. John Ehrlichman, assistant du président pour les affaires intérieures sous Nixon, a révélé plus tard les véritables motivations de cette campagne. Dans une interview en 1994, Ehrlichman a déclaré :
« Vous voulez savoir ce qu’était vraiment cette guerre contre la drogue? Nous savions que nous ne pouvions pas rendre illégal le fait d’être contre la guerre ou d’être noir, mais en amenant le public à associer les hippies à la marijuana et les noirs à l’héroïne, puis en criminalisant lourdement les deux, nous pouvions perturber ces communautés. Nous pouvions arrêter leurs leaders, perquisitionner leurs maisons, briser leurs réunions et les diaboliser nuit après nuit aux informations. Savions-nous que nous mentions à propos des drogues? Bien sûr que oui. »
Cette déclaration choquante montre comment la guerre contre la drogue a été utilisée comme un outil pour écraser la dissidence politique et renforcer les inégalités raciales. Plutôt que de répondre aux préoccupations légitimes des manifestants et des militants, l’administration Nixon a choisi de les criminaliser, alimentant une guerre qui continue de faire des ravages dans les communautés noires et pauvres aux États-Unis.
La Prohibition du Cannabis aux États-Unis : Racisme, Manipulation Politique et Contre-Culture
L’Hypocrisie de Henry Kissinger
Henry Kissinger, l’un des conseillers les plus influents de Nixon, partageait cette vision cynique du pouvoir. Bien que Kissinger soit souvent célébré pour sa realpolitik, son hypocrisie vis-à-vis du cannabis et des politiques de drogue en général est frappante. D’un côté, il soutenait les efforts de l’administration pour réprimer l’usage de la marijuana et de l’héroïne, tandis que de l’autre, il exploitait les divisions sociales et raciales que ces politiques créaient pour maintenir l’ordre établi. Son approche reflète une indifférence glaciale envers les conséquences humaines de la guerre contre la drogue, préférant voir les drogues comme un simple outil de contrôle politique.
La Prohibition du Cannabis aux États-Unis : Racisme, Manipulation Politique et Contre-Culture
La « Dread Law » de 1974 à la Dominique
L’influence toxique de la guerre contre la drogue ne se limitait pas aux États-Unis. En 1974, sous la domination britannique, l’île de la Dominique a adopté la « Dread Law« , une loi qui ciblait spécifiquement les rastafaris et autres groupes associés à la culture dreadlocks, criminalisant leur mode de vie et leur consommation de cannabis. Cette loi était directement inspirée des politiques répressives américaines, reflétant une tendance plus large à l’exportation de la guerre contre la drogue dans le monde entier.
La « Dread Law » a été utilisée pour harceler, emprisonner et marginaliser les rastafaris, contribuant à une culture de répression et de discrimination qui persiste encore aujourd’hui dans de nombreuses anciennes colonies britanniques. Cette loi illustre comment la guerre contre la drogue a été utilisée non seulement pour contrôler les populations marginalisées aux États-Unis, mais aussi pour renforcer le pouvoir colonial dans les Caraïbes et ailleurs.
La Prohibition du Cannabis aux États-Unis : Racisme, Manipulation Politique et Contre-Culture
La Montée de la Contre-Culture et la Résistance à la Répression
Malgré la répression intense, la contre-culture des années 1960 et 1970 a joué un rôle crucial dans la transformation des attitudes envers le cannabis et d’autres drogues. Les mouvements pour les droits civiques, la paix, et la justice sociale ont inspiré une génération à remettre en question l’autorité et à défendre des modes de vie alternatifs. Cette résistance a contribué à affaiblir le consensus moral qui sous-tendait la guerre contre la drogue, ouvrant la voie à des réformes législatives et à une reconnaissance croissante des droits des utilisateurs de cannabis.
Aujourd’hui, la légalisation du cannabis dans plusieurs États américains et dans d’autres parties du monde témoigne du succès de cette contre-culture. Cependant, il reste un long chemin à parcourir pour rectifier les torts causés par des décennies de politiques répressives. Les communautés qui ont souffert le plus de la guerre contre la drogue – en particulier les Noirs et les Latinos – continuent de faire face à des défis économiques et sociaux considérables.
« L’histoire de la prohibition du cannabis aux États-Unis est une histoire de pouvoir, de racisme, et de manipulation politique. Les politiciens comme Richard Nixon et Henry Kissinger ont utilisé la guerre contre la drogue pour diviser et contrôler la population, en ciblant spécifiquement les mouvements de contre-culture et les communautés raciales. Cette stratégie a eu des conséquences dévastatrices, en particulier pour les Noirs et les Latinos, qui ont été criminalisés et marginalisés.«
« La montée de la contre-culture et les réformes récentes montrent qu’il est possible de résister à cette répression et de construire un avenir plus juste et équitable. Cependant, pour y parvenir, il est essentiel de reconnaître et de réparer les torts du passé, et de s’assurer que les bénéfices du marché du cannabis légalisé profitent à ceux qui ont été les plus affectés par la guerre contre la drogue.«
Concentration et paix. Firebarzzz ✨
Liens:
https://youtu.be/jL–K3DWR_c?si=8ONr0EHHAduoXs3W
L’ouverture des premiers marchés légaux de cannabis récréatif aux Etats-Unis met en relief l’échec des politiques de criminalisation qui frappent les usagers de ce produit dans de nombreux pays. La faiblesse des résultats du régime prohibitionniste est particulièrement remarquable en France où, malgré un cadre législatif très répressif, la consommation de cannabis se révèle plus importante que dans les Etats européens ayant opté pour sa dépénalisation. Prenant acte des données épidémiologiques nationales et des évolutions juridiques internationales les plus récentes, cette leçon expose les raisons socio-historiques qui rendent inéluctable la légalisation du cannabis.
Pour approfondir le sujet, un ensemble de ressources scientifiques complémentaires, issues notamment de l’ouvrage Les drogues face au droit (Presses universitaires de France, 2015), est disponible sur le site de la vie des idées : http://www.laviedeside…
Présentation de l’intervenant
Renaud Colson (http://www.univ-nantes…) est maître de conférences en sciences criminelles à l’Université de Nantes, membre du laboratoire Droit et Changement Social (UMR CNRS 6297). Honorary Lecturer et British Academy Visiting Fellow à l’université de Cardiff, il a été Marie Curie Fellow à l’Institut universitaire européen de Florence de septembre 2011 à août 2013.
Ses recherches portent, entre autres, sur le droit pénal (comparé et européen) et sur les politiques de lutte contre les drogues et la toxicomanie. Sur ce sujet, il a notamment publié La prohibition des drogues. Regards croisés sur un interdit juridique – Presses universitaires de Rennes, 2005 – (http://www.pur-edition…) et Les drogues face au droit (Presses universitaires de France, 2015). En collaboration avec Henri Bergeron, il prépare actuellement un ouvrage comparatif consacré aux politiques des drogues en Europe (European Drug Policies: The Ways of Reform, Routledge, à paraitre en 2016).
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https://youtu.be/kk-Gwywd47o?si=_LKvI1P4n2nHm3xT
[CANNABIS CONNECTION] Premier épisode de notre web-série qui ouvre le débat sur l’éventuelle légalisation du cannabis en France. En ce cinquantième anniversaire de la Loi du 31 décembre 1970, Renaud Colson, spécialiste de drogues et prof de Droit nous explique les raisons de l’échec de cette loi d’exception.
ERRATUM à 7’10 » : c’est d’une overdose d’héroïne et non de LSD que décède une jeune fille de 17 ans, le 29 août 1969, à Bandol.
John Paul Lepers
Montage: Mars Lefébure
Plus d’infos sur le site de LaTéléLibre: http://latelelibre.fr/…
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https://youtu.be/BStrhKx0ncU?si=aCZO9rcNDeX7s0K9
Cannabis et cocaïne : Jean Castex a annoncé la généralisation d’une amende de 200€ pour les consommateurs. De 1970 à 2020, retour sur 50 ans de politique de répression, sans distinction.
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https://youtu.be/3aPx7RCott0?si=t8ZPhhfMxT4GEuqr
Mark Thornton discute des circonstances politiques entourant l’interdiction de la marijuana aux États-Unis.
L’interdiction de la marijuana est devenue nationale avec l’adoption de la loi sur la taxe sur la marijuana de 1937. Elle est trop rapidement passée d’une mesure visant à taxer et à réglementer à une interdiction pure et simple. Même le chanvre, la forme non intoxicante du cannabis, a été interdit ! Lorsque la propagande affirmant que la marijuana était mortelle et provoquait la folie, la violence et les comportements criminels a été démystifiée (alias Reefer Madness), la « théorie de la passerelle » est née pour combler le vide. La théorie de la passerelle postule que même si la marijuana ne crée pas de dépendance ou n’est pas dangereuse, elle inciterait l’utilisateur à essayer des drogues dures, comme l’héroïne. Cette théorie est devenue dominante dans la seconde moitié du XXe siècle.
Le commissaire Harry J. Anslinger a inventé cette théorie de la passerelle sur-le-champ en plaidant pour l’interdiction de la marijuana. Malheureusement, l’argument est resté.
Récemment, une citation de John Ehrlichman, conseiller en politique intérieure de Richard Nixon (et co-conspirateur du Watergate) a refait surface sur Internet :
« La campagne de Nixon en 1968, et la Maison Blanche de Nixon par la suite, avaient deux ennemis : la gauche anti-guerre et le peuple noir. Vous comprenez ce que je dis? Nous savions que nous ne pouvions pas rendre illégal le fait d’être contre la guerre ou d’être noir, mais en amenant le public à associer les hippies à la marijuana et les noirs à l’héroïne, puis en criminalisant lourdement les deux, nous pourrions perturber ces communautés. Nous pourrions arrêter leurs dirigeants, perquisitionner leurs maisons, interrompre leurs réunions et les diffamer nuit après nuit aux informations du soir. Savions-nous que nous mentions à propos de la drogue ? Bien sûr que nous l’avons fait.
Cette citation montre à quel point la prohibition des drogues est depuis longtemps complice de la politique du sectarisme.
Pour en savoir plus : http://nomicsdetective…
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https://youtube.com/playlist?list=PLxsYJkg-4HVPKDtQnUSuexcJc2Ydx8VQv&si=g48r8X8r_37cSWGR
Harry J. Anslinger (1892-1975) était un fonctionnaire américain qui a joué un rôle clé dans la politique de la drogue aux États-Unis. Il a été le premier commissaire du Bureau fédéral des stupéfiants (FBN) de 1930 à 1962. Il est surtout connu pour sa lutte contre la marijuana et pour avoir contribué à sa criminalisation avec le Marihuana Tax Act de 1937 .
Anslinger a mené une campagne intense contre le cannabis, utilisant des arguments racistes et exagérant les dangers de la drogue pour influencer l’opinion publique et les législateurs. Son travail a largement façonné la politique antidrogue aux États-Unis et dans le monde, avec des effets qui se font encore sentir aujourd’hui.
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https://youtu.be/GI7YualwFKk?si=vjsvgyNENvbtERec
This series of stories from KCRA-TV from 1967 to 1974 covers the debate over marijuana and whether it and other « street drugs » should be legalized. We hear both sides of the argument: those who feel it and other drugs like LSD should be legal and available, to others who believe use of these substances will result in irreversible negative damage on the minds of the young. Today, marijuana is looked upon more favorably and has become commercially available. Scenes show Timothy Leary, Sheriff John Misterly, Sacramento District Attorney John Price, Art Linkletter, a drug hearing in San Francisco, Operation Intercept, and interviews with various people on the street.
This film has been edited with color adjustment and soundtrack added. Some scenes are silent.
This and hundreds of other films from the Center for Sacramento History Film Archives can be seen at: https://archive.org/de…
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