Récit : « Le silence du crime raciste » par Firebarzzz.


«Le silence du crime raciste»

par Firebarzzz

24 Novembre 2024


Ce n’est pas une fiction. Ce n’est pas un récit inventé. C’est un fait réel, que l’on préfère souvent ignorer, étouffer sous le voile du déni, une réalité tragique d’un pays où la parole raciste s’est décomplexée au fil des années, exacerbée par certains gouvernants et soutenue par les puissants invisibles qui, dans l’ombre, manipulent et nourrissent la haine.

L’histoire de Djamel, père de famille maghrébin de 43 ans, est celle d’un homme brisé par des années de harcèlement racial, un homme que l’État n’a pas protégé malgré ses appels désespérés à l’aide. Un homme qui a payé de sa vie le prix de la lâcheté des institutions et de l’impunité de ceux qui prospèrent dans l’obscurité des discours haineux.

Pendant près de trois ans, Djamel a été victime de harcèlement quotidien. « Bougnoule », « Sarrasin », ces insultes racistes, comme des balles traçantes, ont défiguré son quotidien. Mais l’enfer ne s’est pas arrêté là. Ses bourreaux, membres d’un groupe néonazi ultraviolent, « Brigade Française Patriote », ont continué de l’attaquer, le harceler, et finalement, de le tuer. Ces hommes, souvent des ex-militaires et des adeptes de l’extrême droite, se sont organisés dans une structure rigide, une hiérarchie aussi froide que leur idéologie. Leur objectif : instaurer une société où la haine est légitimée. Et tout ceci, sous les yeux d’une France qui préfère détourner le regard.

Djamel, pourtant, n’est pas resté silencieux. Il a déposé plusieurs plaintes contre Jérôme Décofour, l’un des membres les plus virulents du groupe. Mais comme souvent dans ce type d’affaires, ses démarches ont été réduites à néant. Chaque plainte a été classée sans suite. Aucune mesure préventive n’a été prise pour le protéger, malgré les preuves de l’armement illégal de ses agresseurs. Un signal qui aurait dû sonner comme une alerte. Mais le silence est resté assourdissant. Jérôme, le tueur, était déjà connu pour ses liens avec des néonazis et pour ses provocations macabres. Il avait même commandé, pour Pâques, un cochon en chocolat, une insulte cruelle et préméditée à l’égard de Djamel, accompagné d’un saucisson marqué « pur porc, 100 % hallal ».

Ce meurtre, loin de provoquer une onde de choc, a été rapidement minimisé par les médias. La Voix du Nord a résumé le crime en quelques mots : « Un homme a foncé en voiture sur le nouveau compagnon de son ex-conjointe. La victime est décédée de ses blessures ». Indiquer. Il n’a pas été question de racisme. Pas question de décrire les circonstances exactes de ce crime ignoble, qui s’inscrivent dans une longue série de violences racistes.

La mère de Djamel, elle, n’a pas l’intention de se taire. Elle exige que la justice reconnaisse le caractère raciste de ce meurtre. Elle réclame une enquête sur la « Brigade Française Patriote », sur ces criminels qui, en toute impunité, ont poursuivi leur combat haineux. Mais elle sait qu’en France, parfois, la justice semble aveugle à la violence raciste, trop souvent minimisée ou ignorée.

Djamel est tombé, écrasé sous les roues de la haine. Et pourtant, ce crime est un symptôme, une conséquence directe de la parole raciste qu’on laisse s’exprimer librement, soutenue par ceux qui, du sommet de l’État des médias nationaux ou de l’ombre des entreprises, ferment les yeux sur les dérives. fascistes de notre époque.

Ce n’est pas un thriller. C’est une vérité qui dérange. Une vérité qu’il est grand temps de confronter.

Concentration et paix.🌹

RIP Djamel.


Author: Firebarzzz

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