Rocca – « Comme Une Sarbacane » – (1995) –
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Titre : Comme Une Sarbacane
Album : Conçu Pour Durer
Sortie : (1995)
Genre : Rap Francais, Hip-hop
Rocca – « Comme Une Sarbacane » – (1995) –
📍La Note Firebarzzz
« Comme une sarbacane » – Rocca, un classique du rap français
En 1995, le collectif La Cliqua marque l’histoire du rap français avec la sortie de son premier projet officiel, l’EP Conçu pour durer . Ce disque rassemble plusieurs morceaux majeurs où s’illustrent les membres du groupe, notamment Rocca, qui pose son empreinte sur « Tué dans la rue », « Comme une sarbacane », « Freestyle » et « Conçu pour durer » .
Un titre marquant de l’EP « Conçu pour durer »
Dans un rap français en pleine mutation, où l’explosion du mouvement hip-hop se conjugue avec une recherche d’identité propre, Comme une sarbacane s’impose comme l’un des premiers morceaux chocs de La Cliqua . Produit par Le Chimiste , ce titre reflète l’urgence et la puissance du collectif parisien, devenu une référence incontournable pour les amateurs de rap conscient et technique.
Dès les premières mesures, Comme une sarbacane dévoile une atmosphère sombre et percutante, portée par un rythme incisif et une écriture acérée. Rocca, qui deviendra par la suite une figure emblématique du rap hexagonal, livre ici une performance marquante, mêlant flow précis et lyrics aiguisés. Son style, déjà reconnu, annonce la trajectoire exceptionnelle qu’il empruntera dans les années suivantes.
La Cliqua : un collectif sous-estimé mais influent
Au classement des collectifs les plus précieux mais aux potentiels sous-exploités, La Cliqua occupe une place de choix. Malgré une carrière en dents de scie et une discographie relativement courte, le groupe reste une référence pour les puristes du rap français. Leur slogan « Pas le temps pour les regrets » résonne encore aujourd’hui comme un manifeste d’indépendance et de détermination.
Avec Comme une sarbacane , La Cliqua et Rocca posent les bases d’un rap technique, street et authentique, qui influencera de nombreuses générations. Ce titre, extrait d’un EP historique, symbolise une époque où le hip-hop français se forgeait une identité unique, entre engagement et performance.
Rocca – « Comme Une Sarbacane » – (1995) –
Vu par Rocca
Rocca 📢🎙️
C’était l’époque dorée de La Cliqua en 1994. Sur “Conçu pour durer”, en plus des morceaux collectifs, chacun a eu le droit de faire un solo. Je me souviens que Chimiste avait fait une mélodie de dingue, un beat bien lourd avec un côté Jazz. Tout le monde disait que cette production était pour moi. Je l’ai écoutée, et je me suis mis à écrire tout de suite les paroles. En deux jours, j’avais terminé le morceau. Je savais très exactement tous les détails que je voulais incorporer, les bruitages, le son de la jungle, les scratches de Gallegos. A l’époque, on enregistrait sur bandes. Il n’y avait pas de Pro Tools, c’était du one shot avec deux pistes ouvertes pour les voix. Et avec La Cliqua il ne fallait surtout pas se rater, tu avais toute l’équipe qui te regardait à chaque fois.
C’était mon premier morceau solo, du coup je voulais mettre le paquet et bien poser mon côté colombien. Je voulais laisser ma marque, qu’on puisse me différencier de tous les autres MCs. J’ai fait ce parallèle entre la jungle amazonienne et la jungle urbaine de Paris et sa banlieue. L’écriture et le flow restent mes préoccupations premières quand je compose. ‘Comme une sarbacane’ c’est une démonstration de ce que je sais faire, écrire une bonne histoire, un flow très rythmique et dansant, des bonnes métaphores et enfin un vrai message. Ce morceau c’est aussi moi : un Colombien qui sait parler français et un exercice de style en trois couplets, du vrai MCing. Je suis vraiment content que ‘Comme une sarbacane’ fasse partie des classiques du rap français.
Rocca – « Comme Une Sarbacane » – (1995) –
📍Lyrics
[Couplet 1]
Je fais effraction, détecte puis déconnecte le système d’alarme
Avec précision j’injecte mon intellect, infecte ce fonky thème
Damn ! Je fais éruption, sème les confusions, dilemme
Je suis l’homme que tu détestes mais celui que ta femme aime
Slam ! J’attaque à main armée. Claque chaque prod’, vide mon sac
Comme on vide un cognac. Remarque, mon signe du zodiaque
C’est le taureau, recto verso, je suis scorpion, petit mais costaud
Balance, balance-toi, je le fais bien pour toi
Ramène ta bonne femme, mais laisse ton flingue chez toi
Boum boum, à moi tout seul je forme un gang
Avant de parler tourne dans la bouche sept fois ta langue
Cash, flash, pas de tapis rouge, d’autographes
Je ne suis pas une star mais un jeune de la rue qui taffe
De nature dure, de futur un peu moins sur
Pur produit de la censure, je mesure mes ouvertures
L’écriture, en guise d’arme me calme l’âme
Je vise autour du drame du vacarme de la came
Le respect, commence par celui de soi-même
On apprend vite dans la rue à protéger ceux que l’on aime
Sa peau, avant tout sa famille puis mes pain-co
Poco loco en la calle, no saca su coco
[Couplet 2]
J’ai grandi dans la faune, la jungle, la loi du plus dingue
Là où les hommes ne se distinguent que par la taille du flingue
Trilingue, hablo espanol, frances, et les langages des bêtes
J’accepte d’utiliser la manière forte quand elle s’y prête
Planète, guerre, l’enfer sur Terre n’est guère l’annuaire mais ère
Dans l’amère calvaire des cités bunkers
Issu du Tiers-Monde, d’outre tombe où l’orage gronde
Je surplombe comme la colombe, l’hécatombe qui tombe telle une bombe
Boum bam, je clame le drame dans tout Paname
Mon funky tam tam, lève le jeune du macadam
Tout s’enflamme, crame, brule, mais le béton reste sur place
Casse, lasse, menace, froisse, la masse qui s’angoisse
Élevé parmi les bêtes, la ville est pleine de Tarzans en baskets
Plus ou moins adeptes au dialecte de la gâchette
La Frousse aux trousses, l’arme hors de la housse, le stress pousse
Dans la brousse, le grand mange le petit en douce
Fils de l’injustice, métisse du vice, je suis l’épice qui t’hérisse
Les poils, lis bien la notice avant de kiffer mon style
La rue est mère de l’orphelin, l’enfer vert pour certains
Je plains l’Indiana Jones qui perdra son chemin
L’espoir est le vouloir de tous les jours
Éclairant son brouillard, j’ai trouvé la porte de secours
[Refrain] (X2)
Né dans une jungle dingue, sauvage et de lianes
J’ai fini par manier le micro comme une sarbacane
[Couplet 3]
Comment ça va ? Quoi ? Qu’est-ce que tu deviens ? Et toi ?
Les barreaux de ta taule ressemblent étrangement à ceux de ton ex-piaule
Drôle de vie, la routine nous nuit, la chance nous blouse
Ici tout suit son cours, on court toujours après le flouse
Le douze coups en main épouse bien la forme des quartiers chauds
Tais toi, commence par ce qu’il y a dans tes poches gars
La Mercédès du coin intéresse une jeunesse en détresse
Faire du bizness est un instinct de survie pour l’espèce
On pince les mauvais garçons, les coince en zonzon
Au fond les chances sont minces, la rue est un long fleuve parsemé d’hameçons
Grince, tous les jours, comme les portes d’un pénitencier
Sans détour, la vie là-bas est-elle moins compliquée ?
Da doud di da dou dam dam, certains pètent les plombs vont chez les fous
D’aplomb je reprends mon crayon, le sillon glisse sur le vinyle
J’ai l’âme sur la rythmique et mon arme automatique
Clic clac clic clic, le come back Rocca te saque en vrac
Chaque attaque te plaque quand je me branche sur une prise jack
Je suis le sonneur de requiem
Même je blasphème le système, la rue fut mon deuxième baptême
Je me protège des flics comme des virus
Nique ta me.., motus ! Les guérillas urbaines suivent ce processus
L’exil, la peur, le malaise se fait sentir, mes mots sont des flèches que je tire
[Refrain] (X2)
Né dans une jungle dingue, sauvage et de lianes
J’ai fini par manier le micro comme une sarbacane
Rocca – « Comme Une Sarbacane » – (1995) –
Liens Externes :
https://youtube.com/watch?v=AgCarGx-jaA&si=RN0NSiUTM0gnFwcY
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