Voyeurs et Vitrines : Une Société Sans Secret et Exposée au Grand Jour
Le relief de cette société est accidenté, marqué par des cimes de duplicité et des vallées d’exposition forcée. Chaque regard est une lame, chaque sourire un miroir déformant. La vue est crue, sans filtre, dévoilant les failles et la chaise à vif. On ne contemple plus, on scrute, on dissèque, on se nourrit de la vulnérabilité exposée. Les montagnes ne protègent plus, elles servent de promontoires aux voyeurs, assoiffés du spectacle de l’intime profané. Ici, le paysage n’est pas un refuge : il est un tribunal, froid, inébranlable, où tout est enregistré, amplifié, étalé.
Dans ce théâtre sordide, la société danse une valse grinçante, un ballet où chacun est à la fois acteur et espion. Le voyeurisme est institutionnalisé, masqué par des écrans et des algorithmes, mais jamais innocent. La mise à nu est un rite, un sacrifice. Les corps et les esprits sont offerts en pâture, dépouillés de leur mystère, leur singularité remplacée par des données monétisables. Tout est vu, tout est su, et pourtant personne ne comprend. Le trash n’est pas un accident, c’est une esthétique, une arme, un règne. Un monde où le soulagement moral a été nivelé par le voyeurisme généralisé, laissant derrière lui un désert de regards vides.
Paix et concentration ..
