« 11’30 CONTRE LES LOIS RACISTES » (1997) |#Racisme|#Police|Nahel|-|#Nanterre|#AlHoussein|


🎙️ARTIST: Fabe,Yazid,Kabal,AKH…
📣TITLE: 11’30 Contre Les LOIS RACISTES
💿ALBUM:11’30 Contre Les LOIS RACISTES
📆RELEASED: (1997)


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Firebarzzz.


Lyrics

[Couplet 1: Rockin’Squat]
Je ne veux pas faire de politique, ma mission est artistique
Mais quand je vois tout le trafic, on ne peut pas rester pacifique
Les lois qu’ils veulent mettre en application
Corroborent mon accusation
Trop de mes semblables pètent les plombs
Pris dans le tourbillon de l’immigration
Tout pays au monde expulse ses immigrés clandestins
C’est vrai mais la France a une autre responsabilité entre les mains
Les faits sont historiques, le peuple français a fait couler son sang
Pour écrire noir sur blanc les bases d’une démocratie en Occident

Que les dirigeants s’en souviennent, attends, je les illumine
Droit d’asile pour les populations victimes de la misère du globe
Combattre le racisme, le fascisme, le sexisme et toutes sortes de xénophobes
Sans papiers, donc sans droits, sans droits donc écrasés par les lois
La justice nique sa « reumdava » quand on voit ses desiderata
Au grand jour, je reste lucide dans mon faubourg
Et garde un oeil sur les vautours

[Couplet 2: Akhenaton]
Plus d’excuses, les gens savent très bien pour qui ils votent
52% de fils de putes à Vitrolles
 une fois pour toutes, c’est clair
Idem pour ces ministres mielleux, fielleux
Votant des lois pour séduire ce type d’électorat
Rappelle-toi qui s’est battu pour la France
Couteau entre les dents, rampant, et rien dans la panse
Tu collaborais à l’époque, chien, un toutou docile
Heureux de voir les Arabes débouler pour libérer ta ville
.
De Joxe à Debré, je traque les fafs en costard
La gauche caviar, la droite de la droite au pouvoir
Moyen Resistenza, effet Independenza
Tous égaux devant les lois, dixit Sentenza

[Couplet 3: Mystik et Arco]
Je suis comme un pionnier, je porte très haut le flambeau
J’en place une pour les frères au préau
Mes rêves d’autrefois disent au revoir
Trop longtemps écrasé, étouffé, assoiffé, je rêve de REVO
Je dévore
Je tacle l’obstacle, enflamme les consciences qui s’évaporent
Les porcs s’installent, s’étalent et tèjent le peuple
Sur une étroite bordure
Tout le monde sait que leur coeur est creux et plein d’ordures
Ne voyez-vous pas jusqu’aux pas de vos portes, je baise vos élites
Je me sens plus fort, je prends des grades
J’empoisonne avec le White Spirit la machine étatique
Le rouleau compresseur qui est sans passions
Contre vos passions
Je prends position, au micro je mets des coups de pressions
Les bâtards veulent me pousser dans l’impasse
Que mon ombre perde ma trace
Je reste dans la masse, l’arme efficace
Et je crame le système comme une charasse
Ne pète pas plus haut que ton cul
Si t’es membre des moins costauds
Mais dis-moi Mani tu déblatères, t’écrases tes frères
Comme des blattes à terre pour un drapeau
Devant la lumière, sombre sabre reste sobre
Pour l’octobre, dans les décombres
Réfléchis, jamais ne fléchis, dans l’ombre dénombre tes soldats
Qui ne tendent pas l’arme sur leurs tempes, n’est pas, y a pas
J’casse trop, je reste fidèle à moi-même
Trop de gens parlent, l’argent parle, les agents parlent
Procréent trop d’infidèles s’opposant, m’imposant
Pour Karl je reste fidèle
Même au bout d’une corde, miséricorde, j’casse trop
Moi, je fracasse est-ce une histoire de paperasse
Ou de couleur de peau, l’odeur de soufre de Méphisto
Les gens souffrent à cause des lois racistos
Galérianos signale les bastos
Les fréros poussés dans la Seine, trop de peine
Mi-d’or devant Vincennes je prends position
Car là où passent les bâtards c’est la désolation qu ils sèment

[Couplet 4: Soldafada et Ménélik]
Quoi que tu fasses, le melting pot français est ainsi fait
Renoi, Céfran, Rabza, Spanish, Toss
Portuguesh, Kung Fu, Macaroni
Dans une cité ou pas. L’Etat nous dit zeubi, drôle de démocratie
Ménélik, Soldafada sur la dalle, encaissent gauche, droite
La tension extrême, l’issue bouchée, la porte trop étroite, direct
Ils veulent nous manipuler comme des poupées
Nous couper l’herbe sous le pied
De façon à ce que les gens ne puissent plus respirer
Nous sommes comme des parasites, surtout pas raciste, moi
Donc, tes textes, tes lois, réécris-les c’est pas les bons j’crois
Nakk sent que ça sent le roussi pour ceux qu’ont un accent
Lois Debré ou de force et les droits de l’homme sont absents
– C’est ça la France –
Ici c’est dur d’entrer comme une forteresse
Dire qu’un cousin m’a dit, Nakk, la France c’est fort je reste
La marque de la bête, ici, en l’occurrence c’est l’étranger
Danger, danger, pour ceux qui par ce fait sont blasés, blasés

[Couplet 5: Yazid]
Celui que le facho appelle bicot prend le micro
Pour démentir les faux propos, stopper le complot
Je jette un œil sur le passé, vous pensiez l’effacer
Hélas l’histoire se répète, revient nous offenser, c’en est assez !
Ils jettent encore le discrédit sur mon ethnie
Sur tout ce qui est physiquement différent
Mais l’harbi monte au créneau, j’ai le droit de veto
Je serai le bourreau, je ferai front quoi qu’il advienne
Je ne mâcherai pas mes mots
La réapparition des vieux démons d’un passé pesant
Conforte l’idée que j’ai sur ce racisme latent, d’antan
Datant du temps des premières crises dans
Un pays qui dans un total désarroi prétend
Encore une fois que nous sommes la cause de ce marasme
Que c’est notre faute si la France est prise de crises d’asthme
Mais qu’ils sachent que je serai toujours sur la brèche, bref
Je combats le facho et tous ceux qui sont de mèche

[Couplet 5: Fabe]
Vigipirate, carte de résident en danger, délation
France aux Français. Guerre avec un grand G
Qu’est-ce que tu veux que je fasse face à ces panneaux
Qui sont tellement sales qu’ils me font penser à Brigitte Bardot
Qu’est-ce qu’il y a ? T’es choqué quand je dis ça ?
Ne bouge pas, j’ai pas fini, tu veux mon nom, c’est Befa
L’impertinentcelui qui écrit une lettre au Président
Que Skyrock, Fun et NRJ censurent impunément évidemment.
Personne se sent concerné surtout que dans le pire des cas
C’est mes enfants qui seront enfermés
Donc fermez-la une fois pour toutes, mon téléphone est sur
Écoute, pas de doute, je bosse pas pour les scouts de France
Je balance une idée révolutionnaire. Debré hors-la-loi
Si tu l’attrapes, mets-lui un coup pour moi
Un coup pour nous, un coup pour tout ce qu’ils nous ont fait
Un coup pour dire qu’un jour ils finiront par payer leurs méfaits
En effet, je l’ai fait, si tu veux me faire un procès
T’as droit qu’à un seul essai
Donc, essaie de laisser la vérité passer au sujet des Français
De ce qu’ils ont fait dans le passé à nos pères et à nos mères
C’est que quand je pense à ce que ta France a pris
À l’Afrique noire et à l’Algérie
De quoi tu nous paries aujourd’hui. 9-7
De quelle dette ? De quels droits ? De quels papiers ?
De quelles lois ? De quels immigrés ?

[Couplet 6: Rootsneg]
J’en’ palé la dwoit
NOB con tout neg poté dread tchok les abus
Check le mike pok !
Bim an tet zot si zot kwé cé jé mè cé ki ca
Zafe l’eta ta la ki pa a fé piès bagaye
Ban piès moun toujou minm l’an ka pwofité
Ni sa ki, ni sa ki pa ni
Moin sé An neg man pa ni
Les fruits défendus j’aimerais tellement, tellement
Oh oui, tellement y goûter
Goûter ce luxe qui orne la vie paisible de ces enculés

Mais vers quel avenir allons-nous ?
Vers quelle société allons-nous ?
A cette vitesse, autant se tèj
Si le mot d’ordre est à la haine
Autant tout fracasser dès maintenant
Ces fachos m’ont fâchée, ce système d’enfoirés
Une fois de plus a semé la haine
Le racisme pourrit l’esprit faible
Qui ça gêne ? Surtout pas l’Etat, surtout pas Le Pen qui se démène
Ces fils de … veulent la guerre pour mieux frapper l’étranger
Restons fiers, restons fiers

[Couplet 7: Djoloff]
Domou djoloff moye délloussie di Iene
Iatteli djeuf dji fi amone
N’dakheté sa ma khoie mo fessati
Mie kaddou you bonne yi maye
Dague téye thie sa ma khette
Thia fa gnouye wovve deuckou nassarane
Togone naye fi diamono 1945
Tirailleurs sénégalais, amone nagne
Fi n’Dame téye seni dame ack séni seute
Gnou l¿ne di torokhale di lene wowe immigrés fatté nagne
Dembeu ndéye sane fatté nagnou sou gnouye ahlale
Sou gnouye niack dérrétte guigne léne
Toureuione n’Dame guigne léne andilone
Thie diamonoye thiossane

[Couplet 8: Sleo]
Je porte le grade de colonel pour qu’ils m’identifient
À quand un matricule pour satisfaire toutes leurs envies
C’est comme un safari qu’on prépare sciemment consciemment
Une corde raide qu’on pend pour une pendaison d’antan
Pour le même coupable, celui qui a pas la couleur locale
Ils votent une loi, une deuxième loi
Puis on s’en mordra tous les doigts
Je veux pas que mes enfants grandissent comme moi dans le néant
Si on les laisse faire, ils nous préparent une troisième guerre
Je veux plus être l’antilope
Le lion qu’on chasse du bout de son canon
Droite, gauche, même son de clairon qui sonne faux
Si jamais ça pète, je deviendrai leur casse-tête
Camouflage tout-terrain, arme au poing
Comme dans une guerre de tranchées, déclenchée, orchestrée
Par l’hypocrite politique, cas typique d’une mise au point
Pour monter l’immigré contre son frère immigré
Coulé, noyé dans une vieille stratégie nase, grillée
Par les jeunes de ma génération qui gardent 1 oeil ouvert
Conscients de l’attitude de la France pendant la deuxième guerre
Nationale, radicale, faut que la réaction soit fatale, brutale
Pour pas qu’on ait à se plaindre, geindre sans voix
Face aux sales lois qu’on a laissé passer sans s’opposer
Rebellion organisée pour le 3 Majeur flow
Sleo encore une fois porte le drapeau

[Couplet 9: Kabal]
Français. Tu dors !
C’est la fin, tes politiciens vont trop vite
Dès lors que des artistes s’unissent contre la fourberie et le vice
La piste suivie n’est plus strictement artistique, mais aussi politique
Soit les lois passent, quoi ?
Elles sont dissimulées comme de justes
10 ans après on s’étonne que les immigrés dégustent
Soit elles sont appliquées avant d’être votées
Et on s’étonne ensuite que certains
Ne voient plus l’atteinte à leur liberté
Ah ça ira, ça ira, ça ira, ça fait deux-cents ans qu’on attend ça
Je doute, je pense, donc je suis
Force est de constater à travers nos yeux de banlieusards éclairés
Que les avions charters tendent à remplacer les bateaux négriers
C’est un dilemme individuel
Ne pas se laisser abuser par le superficiel
J’ai vu, de mes yeux vu
Retourner au pays mon ami, lui qui n’en voulait plus
Méticuleusement, mais sûrement, les forces devraient s’unir
Pour aller de l’avant en sachant
Que ce qui n’est pas sous les feux
De leur actualité peut être révoltant
Les crimes d’octobre 61 sont un exemple hurlant
Émigration moins papiers plus prison égal double peine perdue
Français, tu dors !

[Couplet 9: Aze]
Pas un centime de sentiment
N’estime pas celui qui dit lutter pour la ce-Fran
Pas de logique, l’idéologie part en couilles
Mais pour analyser, personne ne se mouille
Tout le monde tripe sur son bulletin de vote
Trois mois après, allez hop, coup de botte
Tu t’es fait bé-bar, mais tu l’as bien cherché
Et par ta faute le blâme s’installe dans la face des immigrés
Cesse de participer au massacre de la conscience
Les partis politiques bidons rendent amère la douce France
Pense à tes enfants, l’avenir est déjà flou
Azé s’est posée, maintenant c’est à toi de gé-bou

[Couplet 10 : Radical Kicker]
Prends mes empreintes digitales, fiche-moi
Quand je vais et viens, je m’en fiche, moi, des fichiers
J’en ai déjà plein, c’est pas d’hier que je subis des humiliations
Les gouvernements changent mais il n’y a pas d’amélioration
Je rêve plus, mes ambitions sont interdites, mon futur s’effrite
Mes droits me quittent, vite fait
J’ai compris que l’éthique et l’équité
N’étaient pas les mêmes selon ta provenance et ta te-té
Ton compte en banque, ta culture, ton langage, ta religion
Tout ce qui nous divise est bon pour cette nation
Donc vois, voilà ce qu’il ne faut pas faire :
On se nique entre nous, l’Etat, lui, fait ses affaires
Il n’aime pas notre unité, il n’aime pas nos différences
Soyons tous différents et unis
Les conséquences se verront, ça paiera ou sinon ça pétera
De toute façon, réaction !
On ne peut plus baisser les bras comme ça, gars

[Pont: Passi]
Ouais, maintenant v’là le Freeman…

[Couplet 11: Freeman]
Assez sait, qui ne sait, si se taire sait
Toute extrémité est vice, frère
La lumière poursuit l’aveugle, destin amer
Je cherche le Bien mais je m’attends au Mal
Je flaire Lucifer sur terre
Ce que réserve le fou pour la fin
Le sage le passe en tête
Entêté
La vérité n’est pas montrée nue, mais en chemise
Plus on sait, moins on affirme
Pour te servir, Freeman avec sa firme

[Couplet 12: Stomy Bugsy et Passi]
Vos mères, vos mères, vos mères, vos mères…
Je commence quand la France défonce des églises à coups de hache
Leurs mères
Comment tu veux que je respecte tes lois, ton drapeau, ton État
Alors que tu ne respectes même pas Dieu !
Au sein du pays du pain, du vin, du Boursin, j’suis pas blond
Je nique la hala et j’ai pas les yeux bleus, non !
Mais comme eux je bouffe des pâtes, et j’éclate même leurs rates
Exact !
Certains diront je m’en fous de vos trucs, de vos lois
Contre-lois, manifestations. Bande de bidons !
C’est pas un morceau de rappeurs qui fera peur
Mais on peut quand même engrener, engrener, engrener
Allons enfants dans cette saloperie !
Bougez vos fions, question ! Ça parle de révolution
Prendras-tu des munitions ?
Beaucoup jouent les hardis, pardi
Et ne veulent pas mourir !

Alors, vas-y toi, dis-moi comment tu veux le paradis...



La note Firebarzzz

Morceau collectif historique et fondateur du rap français datant de 1997.
Parti d’une idée de Jean-François Richet et mené à bien par Maître Madj d’Assassin Productions ; produit par Why Not/Crépuscule, Cercle rouge et Assassin Productions ; au profit du Mouvement de l’Immigration et Banlieues, association luttant alors contre la double-peine et les crimes policiers.

Le disque sera réédité en 2007, à l’occasion du premier Forum Social des Quartiers Populaires, auquel le Mouvement de l’Immigration et Banlieues sera partie prenante.

Début 1997, toute une partie de l’opinion se soulève contre les lois Debré qui durcissent encore les conditions de séjour des immigrés des lois Pasqua.
Parmi l’indignation citoyenne, la gauche dont le Parti Socialiste, qui a lui-même été à l’origine des lois des plus répressives concernant le séjour des immigrés lorsqu’ils étaient au pouvoir (lois Deferre, Dufoix, Joxe, Cresson…) .
Dans ce contexte, un double projet voit donc le jour : l’intervention du monde du rap sur ce débat de société d’une part, la dénonciation de toutes les lois racistes, de droite comme de gauche d’autre part.

11’30 contre les lois racistes est un morceau collectif culte du rap français politique, datant de 1997. Jean-François Richet et Maître Madj d’Assassin réunissent dix-sept artistes pour ce manifeste antiraciste destiné à récolter des fonds pour le Mouvement de l’immigration et des banlieues.

Dix-neuf artistes interprètent la chanson. Par ordre d’apparition: 

Jean-François Richet, Maître Madj (Assassin), Rockin’ Squat (Assassin), Akhenaton (IAM), Arco et Mystik, Soldafada et Ménélik, Yazid, Fabe, Rootsneg (en créole), Djoloff (en wolof), Sleo, Kabal, Azé, Radicalkicker, PassiFreeman (IAM), Stomy Bugsy et Passi (Ministère AMER).

Quelques grands noms du rap français manquent, tels que NTM et MC Solaar. Ils étaient indisponibles selon Jean-François Richet. Solaar déclare par la suite que « ça devait se faire dans l’urgence et lorsqu’on m’a sollicité je ne pouvais pas me libérer ; je l’aurais sans doute fait, mais en cherchant à en savoir plus ».

Le morceau 11’30 contre les lois racistes termine dans le top 100 hebdomadaire et annuel, ce qui reste rare pour l’époque. Entre 1990 et 1997, seulement trente-six titres de rap francophone figurent dans le top 100 hebdomadaire des meilleurs ventes de singles selon le SNEP.

« Loi Deferre, loi Joxe, lois Pasqua ou Debré, une seule logique : la chasse à l’immigré. Et n’oublie pas tous les décrets et circulaires. Nous ne pardonnerons jamais la barbarie de leurs lois inhumaines. Un État raciste ne peut que créer des lois racistes. Alors assez de l’antiracisme folklorique et bon enfant dans l’euphorie des jours de fête. Régularisation immédiate de tous les immigrés sans papiers et de leurs familles. Abrogation de toutes les lois racistes régissant le séjour des immigrés en France. Nous revendiquons l’émancipation de tous les exploités de ce pays. Qu’ils soient français ou immigrés. »

Ainsi débute le morceau intitulé 11’30 contre les lois racistes rassemblant, à l’initiative du réalisateur Jean-François Richet et Maître Madj d’Assassin Productions, des personnalités marquantes du rap français pour dénoncer le projet de loi Debré visant à durcir les conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France. Le disque est produit par Why Not/Crépuscule, Cercle rouge et Assassin Productions, réalisé par White & Spirit et enregistré et mixé par Spirit et Jean-Baptiste Millet.

Jean-François Richet est au début de sa carrière lorsqu’il initie ce projet. Il vient de réaliser État des lieux (1995) sur lequel il a travaillé avec Madj et est en train de préparer la sortie de Ma 6-T va crack-er. Le réalisateur souhaite se démarquer de ses confrères cinéastes, dont une soixantaine (Arnaud DesplechinBruno PodalydèsCédric KlapischClaude MillerBertrand Tavernier, etc.) vient de signer une tribune parue dans Le Monde et Libération le 12 février 1997. Bien que cette critique de la loi Debré se traduise par un appel à la désobéissance civile, elle est jugée trop tendre à l’égard de la gauche plurielle. Richet ne signe pas la tribune en se justifiant ainsi :

« Il ne suffit pas de savoir contre qui on se bat, mais de savoir avec qui on s’allie. Je n’ai pas signé la pétition, je ne voulais pas voir mon nom figurer à côté de certains qui ont flirté quatorze ans avec le pouvoir. Leur initiative est éphémère et réformiste. Le réformisme a souvent pavé la voie au fascisme. »

L’intégralité des droits et royalties des artistes, auteurs, compositeurs, éditeurs et producteurs doit être reversée au Mouvement de l’immigration et des banlieues (MIB), association luttant alors contre la double peine et les crimes policiers. Selon Madj :

« Nous ne voulions pas aider des gens, comme SOS Racisme, qui ont été trop longtemps sponsorisés par l’Élysée. L’argent ira au MIB, une asso qui a toujours défendu ceux que d’autres jugeaient indéfendables. »

Le projet se fait très rapidement. Le morceau est enregistré les 1er et 2 mars 1997 aux studios Plus XXX, Cercle Rouge et Petit Mas et est commercialisé à partir du 21 mars en maxi trois titres (la chanson éponyme, sa version instrumentale et la version a capella) CD et vinyle. Ce projet bénéficie d’une importante couverture médiatique, dont un papier annoncé en Une du Monde du 6 mars. La sortie du disque s’accompagne d’un concert à la Cigale à Paris, avec LofoforaAssassin, Momo Roots, FabeKoma. Tiré initialement entre 5 000 et 6 000 exemplaires, le disque est un succès commercial atteignant 60 000 exemplaires vendus en octobre, permettant aux organisateurs de faire un chèque de 500 000 francs au MIB. Pour l’Abcdr du son, « tout ce petit monde excelle dans brûlot d’engagement ». Denis-Constant Martin qualifie ce titre de « manifeste antiraciste ». Gilles Médioni pour l’Express y voit une « pétition rap ». La musique, basée sur un sample de la musique du film Exodus par Ernest Gold en 1960, est moins plébiscitée. David Dufresne qualifie la rythmique d’« un peu usante-usée à la longue ».

Le disque est ré-édité en 2007, à l’occasion du premier Forum Social des Quartiers Populaires, dont le MIB fut partie prenante.


1961 : Les Français sont-ils racistes ? | Archive INA

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Faire Face | ORTF | 11/09/1961
Extraits d’un reportage d’Etienne Lalou en 1961 qui aborde l’épineux problème du racisme en France et tend à prouver, exemples à l’appui, qu’il persiste dans l’esprit des citoyens, un certain racisme latent, inavoué, inconsciemment rejeté.

APPEL À TEMOINS : Vous vous reconnaissez ou reconnaissez des proches dans l’une de nos archives ? N’hésitez pas à nous écrire à : ina.teamyt@gmail.com  

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« J’ai l’impression que les gens ont plus peur d’être appelés racistes que d’être racistes. »
-Trevor Noah.





Author: Firebarzzz

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